Adrien Goetz - Le coiffeur de Chateaubriand

Publié le par rosalinde

Adrien Goetz – Le coiffeur de Chateaubriand – 174 pages – Ed . Grasset – 12 euros

 

Un nouvel Adrien Goetz !…C’est comme le Beaujolais nouveau ( c’est la saison ! ), ça s’attend avec impatience et ça se déguste en gourmet…

 

Ca se déguste….

 

…Oui et Non

 

Oui au postulat de départ ( comme toujours original et amusant ! ) = ( dé ) Coiffer à la manière de sa jeunesse romantique ( cf. le portrait de Girodet ) un Chateaubriand vieillissant

Coiffer François-René, vicomte de Chateaubriand…ancien jeune homme désespéré, n’était pas facile. Il avait de moins en moins de cheveux et il fallait toujours qu’il semble décoiffé.Donner l’air ébouriffé à un grand homme qui a l’habitude de rabattre sa dernière mèche sur le dessus du crâne, c’est un exploit. Il voulait toujours ressembler à son portrait par Girodet, le visage bruni par le soleil d’Orient, tête en bataille, main sur le coeur dans les ruines de Rome.

Sans notre actuel et- miraculeux gel (dé ) coiffant, cela tient effectivement de l’exploit !!

 

Oui à l’intrigue à partir des publications des Mémoires de Chateaubriand. Intrigue ( comme toujours ) superbement et savamment menée, Goetz mélangeant en faussaire patenté le vrai et le faux…

 

Oui à Monsieur Adolphe Pâques « artiste coiffeur », « héros authentique » (1816 – 1906 ) qui assuma la (dé)  coiffure de Chateaubriand. Et ce, sous les quolibets de ses collègues

Ne le [ Chateaubriand ] laisse pas tourner trop vite à l’oeuf de Pâques

Ou encore Pâques a le Génie du Christianisme, pourvu qu’il ne le ressuscite pas avant les Rameaux

 

Oui à la délicieuse Céleste de Chateaubriand, oui aux potins de l’époque, oui aux croustillantes ( et autres ) anecdotes sur la vie de Chateaubriand…

 

Oui ( et peut-être surtout par les perspectives que cela nous ouvre )à la phrase de conclusion du livre (malheureusement dans la postface, donc non  exploitée )

Le tableau de Saint-Malo, composé des cheveux coupés sur le grand homme de son vivant, permettra peut-être un jour, grâce à la sorcellerie de la duplication de l’ADN, de le voir renaître

Question = Doit-on s’en réjouir ou s’en affliger ?

 

Mais Non – Non à l’idylle amoureuse entre Adolphe Pâques et la jeune et belle Sophie…Un barbon amoureux d’une saine et belle jeunesse ( tel Arnolphe et Agnès ? ), ça fait un peu tâche dans un livre aussi alerte…et pour tout dire, c’est pas mal ringard 

Au total donc, plus de Oui que de Non...Ce Goetz là est une fois encore un bon crû!

Publié dans romans biographiques

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