Alexander Mac Call Smith- Mma Ramotsve détective
Alexander Mac Call Smith – Mma Ramotswe détective - 250 pages - Ed.10/18 -
Ressortissant britannique né en 1948 au Zimbabwe, où il a grandi, Alexander Mac Call Smith vit aujourd’hui à Edimbourg où il exerce les fonctions de professeur de droit appliqué à la médecine. Il est internationalement connu pour avoir créé le personnage de la première femme détective du Botswana, Mma Precious Ramotswe, héroïne d’une série qui compte déjà huit volume. Quand il n’écrit pas Alexander Mac Call Smith s’adonne à la musique – il fait partie de l’ « Orchestre Epouvantable » - et aux voyages. Il est également l’auteur des aventures d’Isabel Dalhousie, présidente du « Club des Philosophes amateurs » et de « 44 Scotland Street » qui inaugure les « Chroniques d’Edimbourg », un roman-feuilleton relatant les tribulations d’un immeuble peuplé de personnages hauts en couleur.
Voilà pour l’auteur ! Un auteur lui aussi, apparemment comme ses personnages, « haut en couleur ». J’aime le déjanté. Je ne m’en cache pas. Alexander Mac Call Smith et ses héros/héroïnes devraient me « plaire »….
Mma Precious Ramotswe , première femme détective du Botswana est bien l’héroïne annoncée. Elle est volumineuse et placide. Elle aime la vie et a des sentiments simples. Son solide bon sens « africain » ( = analogue à notre « bon sens paysan » ? ) lui permet de résoudre les « affaires délicates » ( = maris qui trompent leurs femmes, maris qui disparaissent, employés filous…) qu’on lui soumet. Tout cela est bon enfant. C’est l’Afrique, telle que nous nous l’imaginons. Telle qu’on nous a appris à l’imaginer. Notre sourire est amusé. Amusé et un peu condescendant. Mma Ramotswe , dans son microcosme africain est une féministe et moderniste convaincue ? Très drôle ! Les « Africains » ? De grands et naïfs enfants qui s’amusent à jouer…A jouer à quoi ? A être « comme nous » ( = à nous « singer » ?) Nous les Blancs….La vue humoristique commence à se brouiller. N’y aurait-il pas dans ce livre qui trace un tableau charmant et amusant de cette si belle Afrique comme un relent de …Osons le dire de « colonialisme ». Le « souvenir » ( ? ) de notre supériorité blanche ? D’ailleurs, bien des zones d’ombre subsistent dans cette si belle Afrique. Des zones d’ombre que les Africains, nous dit l’auteur, cachent soigneusement. La sorcellerie par exemple. Une sorcellerie primitive qui n’a rien de culturel et n’est que superstition. L’intrigue dès lors abandonne son caractère bon enfant pour devenir digne de tout bon roman policier…inquiétante ! Mais rassurez vous tout finira bien. D’ailleurs en Afrique tout ne finit-il pas dans la bonne humeur et le rire ???
Alors Mma Ramotswe détective, un roman policier pour grands enfants ? Avec des images d’Epinal pour grands enfants ? Ou un tableau humoristique, mais / donc « réaliste » de l’actuelle Afrique, car l’humour n’est-il pas autre chose qu’une peinture amusée de la réalité ?